Quand les émotions chamboulent les nuits

Temps de lecture: 8 minutes

Comprendre et apaiser le sommeil des enfants de 0 à 5 ans

Le sommeil des tout-petits : comment les changements dans la routine familiale peuvent affecter le sommeil

Tu te demandes pourquoi ton kiddo dort moins bien ces temps-ci ? Il ne veut plus te laisser partir, se réveille souvent, ou refuse carrément de collaborer ? Avant de douter de ta capacité à gérer l’heure du dodo, respire un bon coup : ton enfant est tout simplement humain. Et oui, les petits humains, comme les grands, vivent des montagnes russes d’émotions qui peuvent chambouler leurs habitudes de sommeil. Même si tout allait bien depuis longtemps…

Les émotions et le sommeil : un duo inséparable

apaiser le sommeil

C’est quoi le lien entre une journée riche en émotions et les nuits plus difficiles de ton enfant ? En fait, le cerveau d’un tout-petit travaille fort, TROP fort, parfois. Déménagement, arrivée d’un nouveau bébé, séparation, entrée en garderie ou à l’école… tout ça, c’est big pour eux. Leur monde change, leurs repères aussi. Résultat ? Ils n’arrivent plus à se poser, et ça peut donner lieu à des couchers qui traînent, des réveils nocturnes à répétition ou des réveils au chant du coq…

Petit rappel bienveillant : ton enfant n’essaie pas de te rendre folle ou de t’empêcher de dormir. Ses comportements traduisent souvent des émotions qu’il n’arrive pas encore à exprimer autrement. Il veut simplement être rassuré et se sentir en sécurité. Un peu comme toi quand la vie va trop vite… C’est juste que lui ne peut pas appeler son amie Julie pour prendre un verre de vino tsé…

Qu’est-ce qui peut perturber les habitudes de sommeil ?

Les perturbateurs des habitudes de sommeil chez les tout-petits, pour reprendre le verbatim de notre amie Mélanie Bilodeau, psychoéduatrice, sont (trop!)  souvent sous-estimés. Pourtant, qu’il s’agisse de période de transitions, de changements dans leur quotidien ou d’événements qui semblent banals à nos yeux d’adultes, ces bouleversements peuvent avoir un grand impact sur leur sommeil. 

Voici les perturbateurs de sommeil les plus fréquents dans la vie d’un tout-petit :

  1. Modifications des repères du quotidien :
    Tu déménages ? Il commence la garderie ? Tu retournes au travail après ta mission maternité ? Ce sont des changements qui peuvent être angoissants pour un enfant. Même si tu expliques tout, c’est un peu comme s’il perdait le contrôle. Et ce n’est pas toujours facile, même si ça se passe bien…
  2. Les bonds de développement :
    Les nouvelles étapes de développement (comme l’acquisition de la marche ou du langage) sont excitantes, mais peuvent aussi provoquer un changement dans les habitudes de sommeil. Apprendre de nouvelles choses est épuisant et il est possible que ton kiddo ait plus de difficultés à se poser pour s’abandonner vers un sommeil paisible.

En savoir plus sur les régressions du sommeil dûes à des bonds de développement.

(Disponible aussi sur YouTube)

  1. Les changements environnementaux :
    La transition au grand lit, l’ajout d’un nouveau meuble, ou même la modification de la décoration dans la chambre peuvent déstabiliser ton enfant. Tout ce qui modifie ses repères habituels peut avoir un impact sur ses nuits. Il peut avoir besoin de temps pour s’adapter et se sentir à l’aise. Même si tout ça est Feng Shui et Pinterest.
  2. La surstimulation en soirée :
    Si ton tout-petit a eu une journée particulièrement active ou excitante (jeux intenses, sorties, visites), il peut être trop agité pour dormir. Les écrans, les jeux ou les activités intenses juste avant le coucher peuvent le surstimuler et rendre l’endormissement plus difficile, long et fastidieux.
  3. «Ça va, maman ?» :
    Savais-tu que, grâce aux neurones miroirs, les enfants sont capable de capter l’atmosphère à la maison même si tu mets ton plus beau poker face en ville ? Si l’ambiance est tendue, si tu as eu une grosse dispute avec l’autre parent ou si tu te sens particulièrement stressée, ton enfant peut le ressentir, et cela peut affecter son sommeil. Un enfant qui perçoit de l’incertitude ou du stress autour de lui aura du mal à se détendre et à se sentir en sécurité dans son lit.

Trouves-tu que, finalement, tout ce qui peut perturber ton sommeil à toi peut aussi être un perturbateur au sommeil de ton enfant ? Sans compter les virus qui s’introduisent dans ta maison sans crier gare… Quand une régression se pointe le bout du nez, n’oublie pas d’évaluer la situation à la hauteur d’enfant. Ça explique souvent bien des choses.

Comment apaiser le sommeil de ton enfant ?

Attention, je ne suis ni psycho-éducatrice ni psychologue, alors en cas de besoin, n’hésite pas à te référer au professionnel compétent pour t’outiller et t’accompagner.

Voici quelques astuces simples d’une humble consultante sommeil pour t’aider à passer au travers de ces périodes de transitions :

1. Comprendre ses besoins et valider ses émotions

Tu veux le meilleur outil ? Parle-lui, accepte-le dans sa tempête, serre-le contre toi. Quand ton enfant pleure ou s’agite, dis-lui que tu comprends en reformulant pour lui :

  • « Je comprends que tu sois [insérer l’émotion et la situation actuelle ici]. Je te promets que demain, dès ton réveil, maman sera reposée et nous trouverons des solutions ensemble. Je veille sur toi.»

Les mots peuvent paraître simples, mais ils suffisent souvent à rassurer ton enfant. Idéalement, toutes ces belles paroles doivent être incluses dans la routine dodo : si tu attends au dernier moment, ton kiddo est trop fatigué et la discussion pourrait être plus difficile…

2. Créer une routine dodo ultra-sécurisante

émotions et sommeil

La routine du soir, c’est magique pour donner des repères. Bain, histoire, câlin… Répéter ces étapes, jour après jour, donne à ton enfant une sensation de contrôle et de sécurité. Les pictogrammes peuvent aussi aider ton tout-petit à mieux visualiser la routine, qui se termine, bien entendu, avec l’image d’un tout-petit qui dort paisiblement.

Soirée intense ? Raccourcir chaque étape de la routine est toujours mieux que de sauter des étapes. Believe me !

3. Introduire des objets de transition : c’est oui!

Un toutou, une doudou, un chandail-maman ou même un petit objet symbolique (sécuritaire!) peuvent rassurer ton enfant. Qui ne voudrait pas dormir avec un toutou super-héros-créateur-de-beaux-rêves ou un chandail-maman-qui-saupoudre-des-confettis-d’amour-sur-madame-la-Lune ?

Conseil de pro : essaye d’introduire plusieurs objets pour éviter de devenir esclave d’un seul et unique objet qui finira par se détériorer…

4. Rester patient (même quand tu n’en peux plus)

Je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire ! Mais les nuits plus rock n’ roll ne sont pas éternelles. Si tu sens que ton niveau de patience est plus ou moins absent, donne-toi le droit d’exprimer, de façon bienveillante, tes émotions ou de demander de l’aide, si possible.

Ça arrive à tout le monde de perdre patience, mais disons que ce n’est pas top pour un endormissement paisible et le fameux sentiment de culpabilité qui s’en suit quand on exagère…

Si c’est un peu l’image de ton quotidien, ou encore, que tu anticipes la routine de dodo dès ta sortie du boulot, c’est peut-être les conseils d’une consultante sommeil qu’il te faut. #UnPeuDePoésieIci

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5. Lui donner des outils pour gérer ses émotions

Essaye des jeux ou des histoires qui mettent en scène des émotions. Ton enfant comprendra peu à peu qu’il peut retrouver son calme, même après une journée difficile.

Pourquoi ne pas intégrer Le Petit Morphée à ta routine. Avec ses 192 thèmes, je suis certaine qu’il y en a un qui pourrait plaire à ton tout-petit.

6. Acheter la paix est encore valide

Réintégrer le cododo pendant quelques temps, rester jusqu’à endormissement complet, raconter une histoire supplémentaire, donner un dernier-dernier bisou, laisser la porte entreouverte : c’est OUI! 

Je sais que tu grinces des dents en pensant que tu retournes en-arrière, mais c’est pourtant la meilleure des choses à faire temporairement. Reculer un peu pour mieux avancer et conserver l’harmonie familiale est aussi un conseil sommeil trop souvent sous-estimé.

Et toi, dans tout ça ?

Petit rappel, parce que c’est facile à oublier : toi aussi, tu comptes. Les bouleversements émotionnels de ton enfant peuvent t’épuiser, te faire douter, te frustrer. Mais sache que tu fais de ton mieux, et c’est déjà énorme. Si l’épuisement te gagne, n’hésite pas à te tourner vers une consultante en sommeil (allô, moi 👋) ou un autre professionnel.

Les nuits agitées sont souvent un signe que ton enfant vit des émotions qu’il n’arrive pas encore à gérer. Avec un peu de patience, d’écoute et beaucoup de câlins, tu l’aides à traverser ces périodes difficiles. Et promis, ces moments de chaos finiront par passer. En attendant, respire et rappelle-toi que tu es la meilleure des mamans pour lui et que ces demandes d’attention sont une forme d’amour, certes mal emballée, mais certainement inconditionnelle…

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