C’est fou à quel point notre société juge nos capacités de mom à la hauteur de la qualité du sommeil de nos enfants.
« Fait-il ses nuits ? » Qu’en as-tu à torcher Julie du sommeil de mon bébé? Il est en bonne santé, aimé, protégé et c’est pas mal tout ce qui compte, non?
Même back in the day, en 2010, à la naissance de mon précieux Jacob-Olivier, c’était LA question qui revenait le plus souvent. Et je devais être une maudite bonne mère parce qu’il dormait comme un chef! Personne n’avait même pensé me demander comment j’en étais arrivée un soir à faire le 5-10-15 par crainte de le secouer parce que mon manque de sommeil m’avait rendue complètement crazééééeee. Peu importe comment, l’important c’est le résultat, non?
Pareil comme une perte de poids.
- T’es ben belle. T’as perdu du poids?
- Oui. Merci. (Mais j’ai surtout passé 6 mois à surmonter une peine d’amour, j’ai perdu ma job et mon chat est mort.)
Bon. Ceci n’étant pas le débat d’aujourd’hui, mais c’est une intro qui fait ben du sens. Parce que, quand il dort, t’es l’héroïne du jour, t’es une championne, une bonne maman. Pis lui c’est un bon bébé. Et puis, BAM! Un jour, il arrête de dormir.
Pourquoi? C’est ma faute, hier, je suis allée au cardio poussette et j’ai sauté une sieste.
Pourquoi? C’est ma faute, je l’allaite encore.
Pourquoi? C’est ma faute, je suis trop sensible et je manque de volonté.
Pourquoi? C’est ma faute, j’aime trop le regarder dormir dans mes bras.
Pourquoi? C’est ma faute parce que je ne suis jamais à la maison, je profite beaucoup trop de ma mission maternité et je le laisse dormir n’importe où.
Et bim, l’héroïne n’est plus… Ahhh cette merveilleuse dualité du motherhood. J’aime bien l’expression volée du compte @lepostepartum : Être mère, c’est merveilleusement difficile.
Première chose : une sieste manquée, un endormissement plus tardif, un dodo dans les bras d’une tantine n’est pas plus nocif qu’une poutine. Ce n’est pas parce qu’un dodo est catastrophique que tu as tout bousillé. L’exception n’est pas la règle. La philosophie Bedaine Urbaine est entre autres basée sur le principe du 80/20. Il n’est pas recommandé de s’encabaner pour gérer le sommeil d’un enfant. Il est par contre primordial de le comprendre et d’essayer de lui donner l’environnement et les outils idéaux pour l’aider un peu. T’amène pas ta chum qui fait des efforts pour s’alimenter sainement depuis hier manger une douzaine de Krispy Kreme. Sois cohérente mama!
Deuxième chose : LES RÉGRESSIONS EXISTENT. Cesse de faire comme le ministère de la magie qui a nié le retour de Tu-Sais-Qui. Elles existent pour vrai. Et elles font partie des #MiraclesDuSommeil justement pour que tu arrêtes de te culpabiliser quand elles arrivent.
Les régressions du sommeil : un jeu d’enfant
Il existe 3 types de régression du sommeil :
- Les changements physiques
- Les bonds de développement
- Les changement émotionnels
Les changements physiques
Poussées dentaires, réaction à des vaccins, reflux, torticolis, gastro, rhume, pied-main-bouche… As-tu besoin de plus? Tout ce qui fait mal, ou qui te donne le doute que ton babe a mal, est une régression du sommeil dû à un changement physique.
Solution-sommeil : appelle grand-maman, consulte ton ostéo, prie le p’tit Jésus et offre à ton babe réconfort et soulagement. Ce n’est pas le bon moment pour lui montrer comment dormir seul, mais bien le moment de le faire dormir #ViveLesPlansB
Les bonds de développement
Tsé la régression du 4 mois? C’est en plein ça.
*Notez que les âges sont approximatifs et que la meilleure référence sur le sujet est le livre ou l’application The Wonder Weeks de Dr. Frans X. Plooij et Dr. Hetty van de Rijt
4 mois : Ton bébé dort moins, il a des sautes d’humeur imprévisibles et il peut même parfois sembler indifférent. De plus, il commence à se tourner, donc il est sûrement pris sur le ventre pendant la nuit. Bébé a besoin de sa maman et de se sentir en sécurité. Il a besoin d’être amusé, d’être plus supporté physiquement, d’être constamment le centre d’attention, bref il veut ton entière attention. Il commence aussi à babiller et à se développer à vitesse grand V. Il commence aussi à se rendre compte qu’il s’endort ce qui explique les sursauts quand il est sur le point de s’endormir. Si la patience est une vertu… sois vertueuse!
8 mois : Il ne veut plus voir de personnes étrangères. Même papa est peut-être mis de côté! Oh la galère… Le bain peut aussi être compliqué parce que c’est un milieu étranger. C’est ton devoir TopTop Mom de t’assurer que tous ces changements se fassent dans la confiance. Les transitions doivent être plus smooth qu’à l’habitude. Parle-lui quand tu t’absentes quelques minutes, préviens-le lorsque tu pars, joue à cache-cache, coucou! Pour certains, ce sera plus intense que pour d’autres, et c’est normal. Chaque bébé est unique!
10 mois : Il était pris sur le ventre. Il était pris assis. Maintenant, il est pris DEBOUT! Ton bébé se lève debout dans son lit et est incapable de se recoucher. Tu n’as pas le choix de l’aider à se remettre en position horizontale, même s’il le fait déjà très bien pendant ses périodes d’éveil. Alors, comme tu t’en doutes, ça viendra jouer sur les habitudes de sommeil de ton bébé (endormissement ou réveils nocturnes). Bébé aime aussi se sentir autonome et veut donc manger seul avec sa cuillère, par exemple #AkaEnMettrePartout. La routine devient plus importante pour lui permettre de faire des associations dans le temps. Ses skills de communication s’améliorent aussi : il pointe, babille de plus en plus… Prends le temps de répondre et de mettre des mots sur ses demandes.
12 mois : Les premiers pas tant attendus! Eh oui, encore une fois bébé sera collé à toi style pot-de-colle. Il veut aussi tout contrôler, il est plus chigneux, demande plus d’attention. Jouer à imiter est un must pendant cette période. Beaucoup de nouveaux concepts à comprendre et assimiler, et bien sûr, ça joue sur le sommeil!
18 mois : Régression qui annonce que la transition au grand lit est maintenant nécessaire. Ou encore, une fois dans son grand lit, il ne veut plus dormir.
24 mois : Connais-tu le fameux terrific-two? Je préfère appeler cette phase “âge des limites” parce que lorsqu’on la comprend et qu’on réalise qu’elle est nécessaire, elle devient un peu moins terrible. Et oui, une crise d’adolescence dans un corps d’enfant, ça peut chambouler le sommeil. Encore une fois, chez certains c’est l’enfer, alors que pour d’autres, c’est moins intense, ça dépend de chaque enfant!
36 mois : Tu avais hâte qu’il parle pour mieux comprendre ses demandes et ses besoins? Sache qu’à la venue d’une nouvelle aptitude vient aussi un sommeil plus compliqué parce qu’un enfant trop fatigué ne dort certainement pas mieux…
Les changements émotionnels
Et le dernier type de régression du sommeil est : TOUT LE RESTE. L’intégration à la garderie, le départ en vacances, le retour des vacances, l’introduction aux aliments solides, DME ou purées, la rencontre de nouvelles personnes, le changement d’heure, le changement de saison, le changement de lit… Tout changement peut amener une régression du sommeil chez ton babe. Ceci ne veut pas dire que la Terre doit arrêter de tourner quand tu deviens maman là. (Même si ceux qui disent que devenir parents ne changera pas leur vie m’ont toujours bien fait rigoler.) Ça veut juste dire que tu dois comprendre, accepter et t’adapter.
«Oui, mais j’ai toujours l’impression qu’il y a quelque chose qui m’empêche de commencer à établir des saines habitudes de sommeil.»
C’est probablement que ton plan de match ou tes objectifs sont trop intenses ou mal adaptés. Et ça, c’est pas mal notre travail que de t’aider à voir ce qui peut être amélioré quand tu penses que c’est déjà perdu d’avance…