“Pourquoi ça ne marche pas avec mon bébé ?” — Ce que personne ne te dit (et qu’il est grand temps d’entendre)

En suivi, tu me le dis souvent:

« Y’a quelque chose que je dois mal faire. Pourquoi chez mon bébé, ça ne fonctionne pas ? Mon amie Julie, elle, en trois jours c’était réglé. »

Et là, je vois dans ton regard toute cette culpabilité sourde, ce doute, cette fatigue qui fait trembler ta voix.
Tu cherches la faille, l’erreur, chez toi.

Le sommeil de bébé peut sembler un vrai casse-tête…

Mais laisse-moi te dire une chose essentielle (et j’aimerais que tu l’écrives quelque part en lettres majuscules dans ta tête) :

Ce n’est pas toi. Ce n’est pas ton bébé non plus. C’est juste… pas la même histoire.

Chaque bébé est unique (oui, vraiment — ce n’est pas juste une phrase de carte de souhaits)

Ton bébé, c’est une personne à part entière. Avec son tempérament, ses besoins, son rythme, ses sensations, ses réactions.

Et ce qu’on appelle l’aptitude au sommeil, c’est aussi quelque chose qui varie d’un enfant à l’autre.

Certains bébés ont un tempérament plus facile, plus adaptable. Ils dorment presque n’importe où, n’importe quand (ce sont ceux qui te donnent envie d’envoyer un texto passif-agressif à ton amie Julie à 3h du matin 🙃).

D’autres sont ultra sensibles aux stimulations, aux transitions, aux changements de routine. Leur système nerveux est plus réactif, ce qui affecte leur sommeil. Et c’est normal.

Mais quand on te vend l’idée qu’un programme, une méthode ou un truc miracle devrait « marcher » en trois jours, tu finis par croire que si ça ne fonctionne pas chez toi, c’est toi le problème.

Alors que non. C’est juste que ton enfant est unique, et ce que tu vis mérite d’être respecté.

Il y a des moments où tout est plus difficile (et c’est souvent lié au développement)

Tu fais peut-être tout « comme il faut », mais tu es aussi dans une phase où ton bébé traverse une poussée de développement.

Il apprend à ramper. Ou à marcher. Ou à parler. Ou à être séparé de toi pour la première fois à la garderie.
Et tout ça, ça brasse son sommeil.

Les fausses promesses minent la maternité (et ton estime de toi avec)

Tu n’as pas échoué parce que ton bébé ne fait pas ses nuits à 6 mois.

Tu n’es pas une mauvaise mère parce qu’il a encore besoin d’être bercé, ou parce que tu n’as pas l’énergie de mettre en place une routine militaire.

La maternité, ce n’est pas une check-list de résultats garantis.
Ce n’est pas une performance. Ce n’est pas une course.
Et surtout : ce n’est pas un terrain où tout le monde devrait faire pareil.

Quand on te fait croire qu’il existe UNE bonne façon, et que c’est celle qui « fonctionne en trois jours », ça te laisse avec une impression de ratage dès que ton bébé sort un peu du cadre.
Et c’est profondément injuste.

Parce que tu fais de ton mieux. Parce que ton enfant n’a pas besoin d’un modèle parfait, juste d’une maman présente, sensible, humaine.

Sommeil de bébé: on oublie vite comment c’était vraiment

Tu remarques que les gens qui te donnent des conseils non sollicités… ont souvent des enfants qui dorment bien depuis longtemps ?

Ils te disent : « Moi, je l’ai laissé pleurer deux nuits, pis après, c’était fini ! »
Ou : « Il faut que tu le réveilles le matin, sinon il ne fera jamais ses nuits. »

Mais ce que la mémoire oublie, ce sont les pleurs à 2h du matin, les nuits hachées, les moments de doute, les siestes en voiture pendant 3 semaines.

La mémoire sélectionne ce qu’elle veut garder. Elle simplifie, elle reconstruit. Et toi, tu te compares à un souvenir édulcoré. Pas à la réalité.

Alors s’il te plaît, ne prends pas ces comparaisons comme la vérité. Prends-les avec un bon gros grain de sel. Et recentre-toi sur toi, ton bébé, ton vécu à toi.

Tu fais du bon boulot, même quand c’est tough

Je ne suis pas ici pour te dire que tout va bien quand tu es à bout, quand tu pleures dans la douche ou que tu rêves d’un moment de silence.

Mais je suis ici pour te dire que tu n’as rien raté.

Ce que tu vis, c’est peut-être difficile. C’est peut-être long. Mais ce n’est pas anormal.

Et si ça ne marche pas en trois jours, ça ne veut pas dire que ça ne marchera jamais.

Ce que tu fais, chaque jour, c’est précieux.

Tu apprends ton bébé. Tu ajustes, tu observes, tu tentes des choses.

Et ça, c’est exactement ce que fait une bonne mère.

Alors, respire un peu.

Tu n’as rien manqué. Tu n’as rien gâché.

Tu vis ta propre histoire, avec un enfant unique, à un moment unique de son développement.

Et tu as tout ce qu’il faut pour traverser ça.

Et si un jour tu en doutes encore, relis cet article. Ou écris-moi. Ou parle à une maman qui comprend.

Mais surtout, sois douce avec toi.

Tu fais un travail immense, invisible… et magnifique.