J’ai longtemps hésité à partager le contenu de ce billet. De un parce que ça sort de mon champ d’expertise qu’est le sommeil de l’enfant 0 à 5 ans, et de deux, parce que j’ai le syndrôme de l’imposteur quant au développement de l’enfant.
N’étant pas psychologue, ni psychoéducatrice, je me suis demandée longuement de quel droit pouvais-je parler de ce sujet qui me tient à coeur, personnellement et professionnellement, et qui, au final, est connexe au sommeil puisqu’il est, lui aussi, un facteur important du développement de nos tout-petits.
Et puis, grâce à la Team Bedaine Urbaine, on m’a donné le p’tit coup de pied au derrière pour retourner étudier, pour appuyer ma pratique de données empiriques, d’études passionnantes et de matières complémentaires. J’en suis qu’à ma première session en psychologie, mais je suis ravie de constater que tout ce que j’ai appris jusqu’à maintenant ne vient qu’appuyer notre philosophie unique et nos #MiraclesDuSommeil.
Croyez-moi : je n’ai aucunement la prétention d’être une pédiatre ou une travailleuse sociale. Je m’appelle Marie-Pier Villeneuve, mon alter ego s’appelle Bedaine Urbaine, je suis consultante en sommeil, étudiante en psychologie et ma force à moi? Vulgariser et communiquer. BIM! 36 ans et consciente de mes limites, mais surtout de mes forces…
Donc, aujourd’hui, je me donne le droit de vulgariser (et de vous communiquer!) une étude réalisée par l’Observatoire des tout-petits qui s’appelle « Comment vont les tout-petits au Québec? ».
Très humblement, j’adapte les grandes lignes que je trouvais pertinentes de cette étude en 4 volets : grossesse et naissance, développement physique, mental et global. Il est certain que si le sujet t’intéresse le moindrement, il serait pertinent de prendre connaissance du rapport de 122 pages parce que tsé, un résumé n’est jamais aussi complet que la patente au complet!
Avant de débuter, j’aimerais quand même porter l’attention sur le fait qu’au Québec, on aime nos enfants. Nous en sommes même fous! Et que, par le fait même, nous sommes privilégiés d’avoir accès à une foule de programmes (Agir Tôt, la maternelle 4 ans, Services intégrés en périnatalité et petite enfance (SIPPE), OLO, L’Envol…) et d’organismes (La maison bleue, les Centres de pédiatrie sociale …). Il est certain qu’il reste encore quelques défis à relever quant à l’application des recommandations, la formation continue des intervenants ainsi que le maintien des procédures adéquates pour la pérennité et le bon fonctionnement de ces programmes, mais au moins, nous sommes d’accord sur le point : le développement des enfants et leur bien-être émotionnel, social, affectif, cognitif, langagier est au coeur de nos valeurs québécoises.
Voici donc les highlights de l’étude qui m’ont parus les plus pertinents.
Grossesse et naissance (pages 43 à 46 du rapport)
- Malgré une légère diminution dans les dernières années, le taux de prématurité (bébés nés avant 37 semaines de grossesse) demeure plus élevé en 2019 qu’en 1980.
- En 2015, 10% des mères d’enfants de 0 à 5 ans qui n’ont pas utilisé de services de soutien à l’allaitement n’y ont pas eu recours parce qu’elles ne connaissaient pas leur existence.
- En 2018, 10,9% des mères d’enfants de 6 mois à 5 ans avaient été victimes de violence conjugale durant la période périnatale de leur enfant. 44% des mères victimes de violence conjugale sont à la tête d’une famille monoparentale.
Parmi les solutions proposées : le maintien de programmes comme OLO, le SIPPE, L’Envol ou des organismes comme la Maison Bleue qui ont déjà fait leurs preuves sur la santé du bébé à naître, tant sur le poids à la naissance que sur les taux de prématurité et d’allaitement.
La valorisation et le soutien des groupes d’entraide afin de faire connaître l’ampleur des ressources communautaires d’allaitement disponibles par territoire est aussi une piste de solutions à considérer.
Parce que oui, la prématurité peut amener son lot de défis quant au développement du bébé et que l’allaitement peut amener son lot de bienfaits!
Développement physique (pages 68 à 71 du rapport)
- Un peu plus de la moitié (52%) des enfants de 3 à 5 ans ne respectait pas les directives en matière de temps consacré aux écrans durant la période de 2016 à 2019.
- 40% des enfants âgés de 3 à 5 ans ne respectaient pas les directives en matière d’activité physique durant la période de 2016 à 2019.
Étant donné ma mission de vie avec le groupe TopTop Moms en Forme et mom d’un pré-ado amateur de jeux vidéos, j’ai trouvé pertinent de mettre en lumière l’abondance de temps d’écran VS le manque d’activité physique. Sur une note plus «sommeil», l’activité physique peut avoir des effets bénéfiques sur le sommeil. Je dis ça je dis rien.
La mise sur pied du programme «Gazelle et Potiron» est un excellent exemple de programme mis en place. La promotion d’un environnement favorable à la saine alimentation, au jeu actif et au développement moteur au sein des Centres de la Petite Enfance est leur mission #1!
Je ne pourrais passer sous silence que des ressources comme les Centres de pédiatrie sociale du Québec qui permettent de dépister, réduire et/ou éliminer les stresseurs est d’une importance capitale afin de désengorger le système de santé.
Il est mentionné qu’une meilleure collaboration entre les différentes disciplines de la santé et les professionnels serait de mise pour une meilleure cohérence dans les plans d’action. Ça et la taxation des boissons sucrées. Qu’en penses-tu, toi?
Développement mental (pages 77 à 79)
- En 2019-2020, 1 696 enfants de 1 à 5 ans avaient reçu un diagnostic de trouble anxieux ou de symptômes dépressifs.
- Les enfants sont parmi ceux dont la santé mentale s’est le plus détériorée durant la pandémie de COVID-19.
- L’isolement social est associé à un risque accru de dépressions et de troubles anxieux durant la période où l’enfant est isolé, mais parfois également des années plus tard.
Bien entendu que d’augmenter le soutien financier pour réduire le stress familial, de meilleurs programmes conciliation travail-famille ainsi que l’accessibilité aux ressources de services spécialisés comme des psychologues ou des psychoéducateurs au sein des établissements d’enseignement et garderie seraient des outils qui permettraient sans doute de réduire la charge parentale.
Et c’est là que je boucle la boucle du pourquoi je trouve pertinent de parler du développement de l’enfant chez Bedaine Urbaine.
LES PARENTS ONT BESOIN D’AIDE!
Non pas parce qu’ils ne sont pas compétents ou manquent de volonté. Rien à voir. D’ailleurs, il serait grand temps d’arrêter de blâmer les parents, mais de les outiller pour comprendre, mieux intervenir et les supporter dans leurs actions.
Chaque parent n’a pas le temps de suivre un cours universitaire en psychologie… Mais chaque parent devrait, à tout le moins, être en mesure de reconnaître son style parental, de comprendre le tempérament et la personnalité de son enfant.
Il est grand temps d’arrêter de dire qu’il n’existe pas de livre sur comment être parents. Il existe. Il s’appelle «prendre le temps de m’informer sur le bébé humain que j’ai la chance de voir grandir pour m’assurer de lui donner les meilleurs outils selon mes connaissances, mes compétences et mes capacités».
Un méchant bon livre à offrir aux genses qui font des enfants pour sauver leur couple ou qui pensent qu’on ne peut pas être un bon parent si nos enfants partagent la même chambre…
Après ça, il est certain que la rigueur à l’appliquer est différente. La vie va vite parfois et les moms parfaites n’existent pas, mais l’amélioration continue, n’est-ce pas ça aussi un peu la vie?
TopTop Mom, n.f : être humaine renseignée, qui essaye, se trompe, se relève et fait de son mieux en connaissance de cause. Antonyme de «mom parfaite», «mom qui juge», «mom à boutte», «mom ordinaire».
« La meilleure intervention est celle qui est réalisée avant l’arrivée du problème. »
- Dr Georges Tarabulsy, mon teachercrush.
Nous avons donc besoin d’aide, nous les parents! Il nous faut une tribu bienveillante pour élever nos enfants. Et heureusement, elles sont là. Ces ressources incroyables pour qui j’ai un immense respect et encore plus d’admiration : je remercie Mélanie Bilodeau, psychoéducatrice, genre mon crush professionnelle since day one, Dre Karolanne Robinson, neuropsychologue, qui vulgarise like a Queen, Bedaine à bébé et leurs cours prénataux adorés de tous et sans oublier, Naître et Grandir, ressource inépuisable de contenu pertinent qui permet aux parents de mieux comprendre, et qui transmet le goût de vouloir comprendre le développement de leurs héritiers…
*Il existe très certainement d’autres ressources fiables sur les Zinternets. N’hésite pas à nous les faire connaître par courriel à [email protected]
Développement global (pages 99 à 101)
- Un peu plus de 1 enfant de maternelle sur 4 (27,7%) est vulnérable dans au moins un domaine de développement en 2017.
Il semblerait que certains enfants sont plus à risque d’être vulnérables dans un domaine soit les garçons, ayant comme langue maternelle l’anglais, né à l’extérieur du Canada et s’épanouissant dans un milieu défavorisé.
Il est évident que le milieu socio-économique à l’intérieur duquel grandit l’enfant influence son développement. Afin d’améliorer les conditions de vie de nos enfants, il est primordial de soutenir les parents, de les accompagner et de les outiller. Oui à l’accès aux professionnels non-enseignants. Oui, à une meilleure collaboration et communication entre les professionnels étant impliqués dans le développement et l’épanouissement de l’enfant. Oui, à une meilleure qualité des milieux de vie, à leur stabilité et à la continuité entre ceux-ci.
Mot de la fin
Non, je n’ai pas de doctorat en psychologie. Je ne suis pas infirmière en périnatalité non plus. Mais je suis une femme, je suis une maman et je suis Bedaine Urbaine. Depuis maintenant 10 ans que j’accompagne des parents à la recherche de solutions sommeil bienveillantes. J’ai aussi écrit deux livres. Je n’ai pas fait ça toute seule, certes, mais quand même….
Bedaine Urbaine, c’est aussi une tribu incroyable de TopTop Moms que je t’invite d’ailleurs à joindre.
Parce qu’ensemble, nous sommes plus fortes!