Qu’on le veuille ou non, l’hiver est à nos portes!
Et quand on est parents de jeunes enfants, l’hiver rime aussi avec les défis de l’habillage hivernal de nos tout-petits : habits de neige, bottes, tuque, mitaines…
J’ai donc pensé vous donner mes petits trucs bienveillants pour faciliter cette étape de la routine.
“Moi capab tout seul”
Les enfants de 2-3 ans qui veulent faire tout, tout seul. Nous, les parents, nous sommes souvent trop pressés pour leur laisser le temps d’essayer. Et quasi-inévitablement, cela déclenche des crises. Il est important de comprendre que les enfants de cet âge sont en pleine phase de développement de l’autonomie. Ils ont besoin de faire seul. Cela permet à leur cerveau de faire les connections nécessaires pour effectuer ces gestes du quotidien. Le cerveau est assoiffé de nouvelles connaissances!
Les crises engendrées par la volonté de nos enfants de faire seul sont difficiles pour les parents. On a même qualifié cette phase du développement de terrible two! Pour moi, cette expression est dangereuse. Elle nourrit une perception négative de l’enfant. En fait, il est pile poil au bon endroit dans son développement. Nous devrions nous en réjouir!
Piste de solution :
Prenez-vous d’avance et laissez le temps à votre enfant de le faire seul.
Accompagnez-le avec des jeux et de la bonne humeur plutôt qu’avec des « vite, vite, on va être en retard! ». Ça motivera les enfants à collaborer et ça leur évitera un stress pour débuter leur journée.
Exemple :
Oh regarde ma chérie, J’ai une mitaine magique qui va vite entrer dans ta main!
Ou encore…
Faites-lui des petits chatouillis sur les parties du corps que vous couvrez de vêtements!
Je le répète, à l’âge de 2 ans, le besoin d’autonomie est criant. Il est donc primordial qu’il y ait le plus souvent possible des moments où ils peuvent faire seuls.
N’aidez jamais un enfant à faire une tâche qu’il se sent capable d’accomplir seul. – Maria Montessori
Quand c’est looooooong!
Avec les enfants un peu plus grands, les défis sont différents. Par exemple, ils refusent tout simplement de venir s’habiller ou vous avez l’impression qu’ils vont plus lentement que ce qu’ils sont capables…
Et s’il y avait un besoin caché derrière ce comportement? Se peut-il que votre enfant n’ait pas envie de partir pour l’école, ou pour l’endroit où il doit aller?
Petite anecdote personnelle : Ma fille avait 5 ans. Un certain matin, l’habillage était difficile et long. Plutôt que de la presser, j’ai pris une pause et je lui ai posé la question :
« Ma chérie, qu’est-ce qui t’empêche de mettre tes bottes ce matin? »
Attention, la question doit être posée avec une sincère curiosité pour notre enfant. Pas avec un fond de sarcasme ou avec de l’impatience.
Et elle m’a répondu qu’à l’école, ça ne se passait pas bien et que les amis ne voulaient pas jouer avec elle.
Lui poser la question, plutôt que la bousculer, m’a permis de voir qu’il y avait quelque chose qu’elle vivait. Quelque chose qui avait besoin d’être entendu, d’être écouté. Je lui ai fait un gros câlin et je lui ai démontré que je comprenais ce qu’elle vivait. J’ai reconnu sa détresse et je lui ai proposé qu’on prenne un moment au retour de la journée pour trouver des solutions. C’est là qu’elle a décidé de s’habiller.
Que s’est-il passé? En fait, je l’ai aidé à identifier ce qui l’empêchait de s’habiller. Elle n’était probablement pas consciente de ce qui se jouait en elle avant que je lui pose la question. Je l’ai aidé à diriger son attention sur ce qui l’empêchait de faire ce qu’elle devait faire. En lui permettant de conscientiser ce qui se passait en elle, elle s’est sentie entendue et elle a pu se détendre et abaisser le stress qui la bloquait! Moins de stress est égal à “plus de capacité de faire ce que j’ai à faire”!
L’habillage est parfois un défi, pour les parents et pour les enfants! Retenons que la patience, le jeu et l’empathie seront nos précieux alliés pour vivre ces moments dans la bienveillance!
Bon hiver les parents!
Caterine Robillard a toujours œuvré auprès des enfants et de leurs parents. Éducatrice de formation et passionnée par le développement humain, c’est à travers sa propre expérience de parent et par son travail d’accompagnement des familles comme intervenante qu’elle découvre la communication bienveillante et l’éducation positive. Pour elle, ce sont des outils concrets pour soutenir le bon développement des enfants, en particulier le développement social et affectif qui, on le sait maintenant, est crucial pour l’épanouissement optimal de la personne.
En plus d’accompagner des parents, Caterine Robillard forme du personnel éducateur, enseignant et intervenant. Elle se forme à la communication non-violente depuis septembre 2014 et vise une certification par le CNVC (center for non-violent communication).