Mon bébé, dans quelques jours c’est la rentrée scolaire, ce qui veut dire que tu iras à la garderie. Je le sais que tu ne comprends pas, quand maman dit que nous allons être séparés, que tu iras à la garderie et moi à l’école. Toutefois, depuis toujours je te dis tout, alors j’aime croire que peu à peu tu comprends ce qui nous attend.
Maman trouve ça ironique qu’elle accueillera des enfants pour leur toute première année dans le monde scolaire. Alors que toi, mon mini, c’est ta gardienne qui t’accueillera et te fera découvrir le monde. Finies nos sorties matinales, finies nos jasettes du midi et finis nos dodos collés collés lorsque tu n’as pas le goût de te reposer.
Ça a l’air que c’est pas ça la vie, que déjà 16 mois seule avec toi c’est beaucoup, que tu dois apprendre à apprendre sans maman. Pourtant, nos 16 mois ensemble ont fait en sorte que tous tes premiers grands moments j’ai pu les célébrer avec toi. Oui, désormais, tu vivras des premiers moments sans moi. Notre temps seul à seul a aussi fait en sorte qu’on a pu vivre ta première année et demie à notre propre rythme. Tu vois, dans quelques jours, nous aurons un horaire prédéterminé. Le calme et la douceur qui nous entourent, s’envoleront aussi rapidement que les belles journées ensoleillées d’été.
Tout le monde dit que tu vas finir par t’y faire, que tu vas t’adapter, que ce sera bon pour moi, bon pour nous. Ne va pas croire que je n’ai pas confiance en ta gardienne, papa et moi l’avons choisie avec soin, elle va te plaire j’en suis certaine. Mais tu vois, maman ce n’est pas ça qu’elle souhaite. Oui, c’est possible que tu t’épanouisses même en restant à la maison avec maman. Non, la garderie n’est pas un passage obligé de la vie. Pas un passage obligé peut-être, mais dans un certain sens oui… un passage obligé afin qu’un jour tu sois entouré d’une fratrie. Un passage obligé pour qu’on puisse mener le même train de vie.
L’automne sera parsemé de changements, d’adaptations et de défis, mais je sais que, petit à petit, nous nous adapterons à ce nouveau rythme de vie. Puis, quand la froidure s’en ira, que les petits bourgeons renaîtront, qu’il ne restera que quelques mois à enseigner à mes élèves du préscolaire presque devenus première année, nous pourrons compter les dodos avant de partager notre quotidien le temps de la douce saison de l’été.
En ce mois d’août qui ressemble drôlement à un dimanche, je me prépare à tourner la page du congé de maternité qui nous a bien entouré, au fil des dernières saisons. Je me prépare à te laisser apprendre sans moi et moi à revivre sans toi. J’ose croire que cette nouvelle étape se fera en douceur, tout comme les premières brises automnales qui, une fois la matinée passée, laissent place à une journée quelque peu ensoleillée.