Arrête de toujours recommencer

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TopTop Mom, laisse-moi te raconter l’histoire qui est arrivée à l’amie d’une amie. C’est arrivé il y a de ça quelques années, quand cette amie est devenue une TopTop Mom comme toi. Accouchement de rêve sans complication et relativement court, première rencontre avec son babe comme dans les films, genre coup de foudre – love at first sight. Tout commençait comme sur des roulettes.

*Je sais que le regret maternel existe et que ce ne sont pas toutes les mamans qui tombent follement amoureuses de leurs bébés au premier regard, mais ceci est un autre sujet, d’accord ? Suis-moi et tu verras que ça commençait bien, mais que l’amour inconditionnel ne règle pas tout…

Histoire de fierté : une maman guerrière ne demande rien

Premier trimestre merveilleux. Un bébé qui ne se réveille que pour boire, qui fait de belles siestes peu importe l’endroit, un allaitement à la demande qui roule A1. Tout semblait indiquer qu’être maman était ben facile…

Un jour, toutes les gentilles personnes qui sont venues l’aider retournent vaquer à leurs occupations, laissant TopTop Mom seule avec son babe. Comme la plupart des papas, il est fort impliqué, mais aussi souvent absent à cause de son travail. Alors la charge mentale de la TopTop Mom augmente doucement de façon pernicieuse. Après tout, n’est-ce pas elle qui est en «congé de maternité» ? Et comme toute Wonder Mom, pas question de s’en plaindre, hein ? Après tout, c’est son rôle. Être maman est le rôle le plus merveilleux d’une vie. Elle a un bébé en santé et, comme toutes les mères avant elle, elle aussi est capable de tout gérer sans demander de l’aide, car l’idée d’avoir l’air faible est pire que de souffrir en silence…

Je sais que tu me vois venir, mais check ben la débandade… Bébé dort de moins en moins puisqu’il s’éveille à la vie. L’endormir et le déposer devient impossible, les régressions du sommeil s’enchaînent… Bref, notre amie n’en mène plus très large. Elle a lu tous les livres sur le sommeil de l’enfant, mais commence à penser que le cododo pour l’éternité ne concorde pas avec son style de mom et que laisser pleurer semble être un peu drastique. Alors elle continue à serrer les dents et à faire son possible. Malgré toutes ses lectures, elle ne sait pas que ses émotions jouent un rôle primordial dans le sommeil de son babe. Malgré toutes ses lectures, elle ne trouve jamais la section «oui, mais mon bébé lui…». Malgré toutes ses lectures, le manque de sommeil commence à peser très lourd : sur ses émotions, sur son estime de mom, sur sa vie de couple… Le manque de sommeil a kické in et les effets collatéraux sont partout autour d’elle. 

Un bon matin, elle n’en peut plus. Elle est épuisée. Elle a tellement peur de secouer son bébé par manque de patience qu’elle en fait des cauchemars. Alors, comme toutes bonnes moms, elle lâche enfin ses livres pour finalement chercher sur les Zinternets. Erreur de rookie hihi, mais finalement bim : révélation immédiate. Un docteur a mis sur pied une méthode qui fonctionne en 3 jours….

Le 5-10-15 ne brise pas les enfants. Être trop fatiguée peut nuire au motherhood.

Quelques années plus tard, elle ne se souvient plus après combien de jours cette méthode a fonctionné avec son babe. Aujourd’hui, elle réalise que, par manque de choix et d’alternatives, elle n’aurait pas pu faire mieux. Elle réalise aussi que la personnalité résiliente de son ado d’aujourd’hui explique pourquoi cette méthode populaire a si bien fonctionné. Elle sait maintenant qu’elle fait probablement partie de l’exception pour qui les résultats arrivent rapidement et, qu’ayant toutes les connaissances qu’elle a, elle ne referait probablement pas la même chose. Que sa première erreur fût celle d’essayer de gérer tout ça toute seule par fierté, par orgueil… Elle ne regrette FUCKING RIEN! Mais elle a compris trop de choses pour continuer de penser qu’une méthode peut fonctionner et offrir les mêmes résultats sur chaque bébé humain…

Cette amie d’une amie, c’est moi. La fille de Bedaine Urbaine…

Évite les montagnes russes : lentement, mais sûrement est la clé

Pourquoi je te raconte ça ? Parce que ça aurait pu ne pas fonctionner. Ça aurait pu empirer la situation si j’avais douté un seul instant de ce que j’étais en train de faire. Pourquoi le 5-10-15 a fonctionné avec mon Jacob-Olivier ? Parce que je n’avais pas d’autres choix : c’était ça ou j’en mourrais…

*On ne peut pas mourir d’un manque de sommeil, mais on peut en avoir l’impression en maudit…

Et que serait-il arrivé si ça n’avait pas fonctionné ? Après 3 jours, j’en aurai eu assez. J’aurais probablement pensé que c’était moi le problème, que mon bébé ne dormirait jamais, que finalement l’endormir au sein, ou le bercer, était moins pire que de gérer les pleurs… J’aurais fini par abandonner pour me réveiller une semaine plus tard encore plus fatiguée que jamais. Trop fatiguée pour continuer comme ça, j’aurais repris la méthode drastique en laquelle j’ai perdu espoir, mais qui fonctionne, c’est écrit sur Internet. J’aurais encore arrêté au bout de 3 jours, me disant que Mononcle Roger avait raison : être maman, c’est être fatiguée…

Qui sait combien de fois j’aurais pu recommencer ce cercle de tout ou rien. Les pleurs dans le piton, pour ensuite me sentir coupable, pour réaliser que je n’en peux plus, pour réessayer à nouveau une méthode trop drastique pour ce que j’ai l’goût d’offrir à mon babe…

C’est le cercle vicieux de l’entraînement au dodo visant l’autonomie avec une méthode universelle qui ne fonctionne finalement pas dans les délais garantis.

Comme un processus d’entraînement physique, ce n’est pas le marathon annuel qu’il faut viser, mais la marche de santé quotidienne de 30 minutes. Il faut arrêter de penser que plus intense rime avec résultat rapide. Oui, pour certains. Mais pas pour tout le monde. 

Il faut se fixer des petits objectifs réalistes et franchir la ligne d’arrivée, un objectif à la fois. Viser le haut de l’escalier est épeurant, trop prenant… Une marche à la fois est plus réaliste. Plus c’est réaliste, moins il est difficile de répéter souvent. Une maman confiante est une maman convaincante et ça, c’est la clé du succès pour accompagner un bébé à s’abandonner en pleine confiance.

Il n’y a pas de finalité dans le monde du sommeil…

Malheureusement, le sommeil de l’humain n’est pas un long fleuve tranquille. Regarde-moi : à 35 ans, rupture amoureuse qui mène à de l’insomnie alors qu’habituellement, je dors comme un sleeping bag

Alors imagine que tu donnes tout, qu’en 3 jours c’est réglé, merci-bonsoir. Et qu’un bon jour, week-end au chalet un peu chaotique et retour à la maison catastrophique. As-tu le goût de recommencer la formule drastique encore une fois ? Moi je pense que non. Alors que si tu as compris la fonction du sommeil et son importance, le développement de ton enfant, et que tu adaptes ton plan de match en conséquence, c’est comme retourner au gym après une semaine dans l’sud. Pas facile, mais moins difficile, c’est certain…

Il faut apprendre à commencer doucement, à tracer une ligne dans le sable qui fait du sens. Pour lui, pour toi, et ensuite continuer. Encore et encore. Réajuster et repartir. Encore et encore… C’est ça un processus. C’est ça une habitude : ce qu’on fait régulièrement… Et quand ça devient trop difficile me demanderas-tu ? Tu ralentis, sans arrêter complètement… Comme une marathonienne qui marche un peu pour terminer intelligemment sa course.

En conclusion, le bébé de l’histoire va merveilleusement bien aujourd’hui. Adolescent complètement incroyable, que je donnerais pour pas cher parfois, qui est encore très résilient, mais qui ne veut plus se coucher, ni se lever. Il sait qu’il n’a certainement pas la maman la plus patiente du monde, une maman qui a besoin de dormir depuis toujours, mais il sait aussi qu’elle l’aime sans fin. Il sait aussi que pour l’aimer autant, elle a appris à reconnaître ses limites et s’aimer soi-même. Et que grâce au 5-10-15, elle a pu trouver son équilibre qu’il l’a rendu plus forte.

Ton babe. Ton motherhood. Ton choix. 

Ta solution sera toujours la meilleure.

Ta solution te permettra de persévérer à ton rythme.

Ta solution ne brisera jamais ton enfant, car peu importe la méthode, elle est certainement remplie de bienveillance…

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