5 mythes sur l’entraînement au dodo

Si tu m’avais dit, quand j’ai créé Bedaine Urbaine en 2012, que je déconstruirais un jour des mythes sur le sommeil, je ne t’aurais pas cru. Tout comme mon ami Doum qui ne savait pas où mon histoire entrepreneuriale allait me mener. Tout comme mon père qui m’a promis de prendre soin de mon garçon pendant que j’allais jouer à bâtir une entreprise. Il ne l’a pas dit comme ça, mais je suis certaine qu’il l’a pensé hihi!

Je ne t’aurais pas cru parce que je n’aurais jamais pensé qu’autant de désinformation, sur un seul et même sujet, pouvait circuler légalement dans un même espace-temps. Et que ce sujet viendrait à créer des «clans de moms» avec des idées très tranchées, très noires et blanches, parfois même teintées d’un soupçon de jugement et de manque d’empathie.

Je n’aurais jamais pensé que nous, les mamans, qui portons le chapeau rose de calinours, mais aussi le chapeau de créatrice d’humains de demain, nous pourrions un jour perdre confiance en nous autres et choisir un camp, alors qu’au final, nous savons mieux que quiconque que nous naviguons dans cette mer parfois calme, parfois tumultueuse, avec les mêmes compas qui se dérèglent assez facilement quand le manque de sommeil embarque dans l’équation… 

J’aurais pensé que la philosophie Bedaine Urbaine, sans faire l’unanimité, pourrait offrir des outils différents et une vision nouvelle du sommeil de l’enfant. Naïvement, je pensais, qu’avec notre amour pour les solutions qui viennent du cœur et qui considèrent mamans et enfants, nous pourrions révolutionner positivement le motherhood et sa mission maternité.

Ben non! Je me suis semi-trompée. Semi parce que je le sais qu’une foule de TopTop Moms aiment l’approche déculpabilisante et le ton de «rien n’est éternel» que je me plais à employer, mais je sais aussi que des mamans ne comprennent pas encore à quel point «je peux manquer de jugement et continuer de faire ce que je fais avec toutes les études qui existent aujourd’hui». Well, sorry for being me Suzanne d’amour…

Je sais que mon extraversion, à saveur sometimes too much, et ma popularité-sur-les-réseaux-grâce-aux-TopTop-Moms peuvent être irritantes, mais… sache que le sommeil, ça me connaît. En toute humilité, qui ne paraît pas pantoute en ce moment, sache aussi que mes connaissances sont très à jour et que ma dizaine d’années d’expérience me permet de donner l’heure juste, aujourd’hui, à des choses que j’entends beaucoup trop souvent à mon goût…

Faire de l’entraînement au dodo rime avec laisser pleurer son enfant

Ça, c’est un peu comme penser qu’il n’y a qu’une seule et unique recette de sauce à spaghetti. Ou mieux encore, que c’est toi qui cuisine la meilleure. Fille, excuse-moi là, mais à quel point ton nez est pris dans ton nombril pour penser que ta solution est la meilleure et l’unique puisque c’est ce qui fonctionne pour tes enfants et toi-même? Attention, je n’ai pas dit que ta solution ne méritait pas d’être entendue, je te dis juste d’ouvrir tes horizons un tout petit peu…

Il est complètement faux de penser que l’entraînement au sommeil a comme seule et unique approche de laisser pleurer un bébé. Je ne dis pas que certaines consultantes en sommeil n’utilisent pas le cry it out, mais je ne suis pas ici pour endosser toutes les consultantes en sommeil de la Terre. Je veux juste te dire que le cododo sécuritaire est aussi une façon d’entraîner ton bébé à mieux dormir, comme l’est aussi l’intégration des boires de nuit.

Quand tu choisis ton cours de yoga, tu ne te dis pas «je vais m’inscrire les yeux fermés à n’importe quel cours de yoga», right ? Tu prends le temps de lire la description, afin de savoir si ça répond à tes besoins, non ? Même chose avec les philosophies du sommeil. Faut pas s’arrêter à l’expression «entraînement au sommeil», mais à l’idéologie derrière le verbatim…

Il faut être égoïste pour penser faire de l’entraînement au dodo

Je sais que certaines mamans fonctionnent très bien en mode full mommy duty, et j’ai beaucoup d’admiration pour ces mamans là. Vraiment, je te jure que j’aurais tellement aimé être une maman Pinterest-Instagram-BeachBody-Safety First-Cododo jamais déposé-Manger 3 fois par jour Marilou style. J’aurais aimé avoir en moi cette vocation qui me grugeait l’utérus depuis mes premières menstruations. Mais tel ne fût pas le cas…

Honnêtement, s’il avait fallu que le regret maternel embarque là-dedans, y’aurait fallu que je donne Jacob-Olivier… Heureusement, je fais partie de celles qui ont vécu ce coup de foudre. Je ne dis vraiment pas ça pour me vanter pis me penser meilleure là. Juste un fait, juste mon histoire…

Donc, je l’aime cet enfant. Depuis le Cinco de Mayo que mon p’tit Mexicain m’inspire, me rend forte, me challenge… C’est même grâce à lui que tu peux aujourd’hui me lire. C’est lui la muse de Bedaine Urbaine. Je l’aime encore aujourd’hui, mais je peux vous dire que ce qui m’a fait découvrir que je l’aimais autant, c’est quand je me suis retrouvée avec lui, dans sa chambre, à Boca del Rio, Veracruz, avec le sentiment de vouloir le «secouer juste un p’tit peu»…

Tellement fatiguée d’être maman que j’avais oublié tout cet amour là. Toute cette fascination sans borne pour l’humain que son papa et moi avions créé, avec justement beaucoup d’amour. C’est ce soir-là que j’ai été «égoïste». Égoïste comme dans choisir ma santé mentale et physique over bercer jusqu’à ce que ma mort arrive*… J’ai choisi de m’aimer moi pour l’aimer encore mieux. J’ai choisi de rester femme pour rester sa maman. J’ai décidé que mon sommeil était important, tout autant que ses besoins, et c’est pour cette raison, qu’ensemble, lui et moi, nous avons modifié sa façon de s’endormir.

Est-ce que le bercer à l’infini aurait été mieux pour lui ? Peut-être. Mais je ne serais peut-être pas là pour en profiter. Est-ce qu’à 4 mois, s’il avait pu parler, il aurait été en accord avec mon choix ? Probablement pas, mais je te confirme qu’aujourd’hui, il est très heureux de pouvoir compter sur ma meilleure version. Surtout quand vient le temps de me demander 20$…

Bref, je ne crois pas que ce soit égoïste de se choisir. Au contraire, se choisir, c’est prendre une décision et mettre en place un plan de match qui te ressemble. C’est ça être bienveillant, non ? Vouloir le meilleur. Et si ton sommeil est primordial pour toi, c’est complètement légitime.

Dernière chose : non, l’entraînement au sommeil ne fait pas de toi une meilleure mom, mais t’oublier non plus. La meilleure maman n’est pas un moule, mais une façon unique à toi de vivre le motherhood.

*On ne peut pas mourir de fatigue, mais on peut en avoir l’impression par exemple. Le manque de sommeil peut être plus dommageable qu’on le pense. Demande de l’aide à ta tribu bienveillante, au besoin.

L’entraînement au sommeil brise l’attachement 

Je te confirme que ceci est complètement faux. Tu veux des preuves? Le dynamique duo de Ça va maman, composé notamment d’une psychologue spécialisée en attachement parent-enfant, t’a concocté une formation plus-que-complète et remplie de références pour te le prouver.

Sommairement, je peux te confirmer que l’attachement ne se construit pas de 19h à 20h le soir, mais sur une vie entière. Que tes réactions, ton niveau de patience et ta capacité à garder ton calme seront certainement plus doux quand les impondérables de la vie cogneront à ta porte.

Tout ce qui est fait avec bienveillance ne peut pas briser un lien d’attachement. Savoir dire non et fixer des limites est aussi une forme d’amour. Un accompagnement au sommeil adapté à ses besoins, son tempérament et son âge, avec lequel tu te sens complètement confiante, ne peut pas détruire tout l’attention et l’amour disponible en journée et pendant la routine de dodo.

Laisser pleurer un bébé ou un enfant, genre tout le temps sans jamais répondre, ne jamais être disponible, ni à l’écoute, monter le ton inutilement pour montrer que c’est toi l’patron, utiliser la force physique de façon exagérée… Ça, c’est pas Top pour l’attachement. Mais là on parle de négligence, et ce n’est pas une dynamique familiale pour une consultante en sommeil… 

J’aimerais déconstruire l’association sein-dodo, mais je pratique le cododo

Eh oui, c’est possible! En fait, les habitudes de sommeil de ton enfant peuvent être «modelées» selon ce que tu penses le mieux pour lui. Bon, y’a des limites et il faut s’adapter à son développement, mais garde en tête que c’est avec la répétition des mêmes actions qu’il est possible de modifier des habitudes…

Pareil comme la suce la nuit, mais pas aux siestes. Pareil comme les habitudes chez grand-maman VS la garderie VS la maison. 

Idéalement, on reste quand même cohérent dans tout ça, parce que les antipodes sont difficiles à gérer, mais tu peux accompagner ton babe comme toi tu le souhaites.

Paul Piché a dit : «Les enfants, c’est pas vraiment méchant ; ça peut mal faire ou faire mal de temps en temps ; ça peut cracher, ça peut mentir, ça peut voler ; au fond, ça peut faire tout ce qu’on leur apprend.»

Tourne ça à l’envers et ça explique tout. Utilise ça pour en faire un humain heureux et merveilleux.

Mon amie a essayé – m’a dit – a lu [Insérer n’importe quoi ici]

Honnêtement, essaye-le. Si, bien entendu, ce n’est pas dangereux pour la sécurité et la santé de ton babe. Je suis sérieuse : essaye-le! Si ça fonctionne pour un, ça fonctionne pour deux. 

Mais si tu n’es pas confortable avec l’idée, oublie ça. Ton manque de confiance ne pourra pas convaincre ton babe que c’est la bonne solution pour vous.

Si après 5 jours, ça ne fonctionne pas, qu’il n’y a aucune amélioration ou que ça empire la situation, essaye d’autres choses. Ça ne sert à rien de t’acharner.

Et si ça ne fonctionne pas, arrête de penser que tu fais quelque chose de pas correct ou que ton babe est brisé. Rien. À. Voir! Les régimes Keto semblent fonctionner un max pour certains, pourtant moi, ça ne m’appelle pas pantoute. Est-ce que c’est moi le problème ? Nope… Tout est une question de perspective qui est facile à perdre quand on est fatiguées…